FRANÇAIS ET FIER DE L'ÊTRE ! par François Leclerc

Billet invité.

Au lever du jour, mercredi dernier à Paris, plus de trois cent réfugiés étaient évacués de la place de la République et de ses abords avant l’intervention des arroseuses municipales, pour être provisoirement hébergés en Ile-de-France. Une cinquantaine de réfugiés continuant d’errer sur les lieux ont été poussés par les forces de police dans une bouche de métro afin de faire place nette. Mission accomplie !

Depuis juin, 4.500 réfugiés qui s’étaient installés dans des campements de fortune parisiens ont connu le même sort : les réfugiés n’ont pas droit de cité dans la capitale où ils ne doivent pas être vus.

Les 6.000 réfugiés de la lande de Calais n’ont pas droit aux mêmes égards. La stratégie destinée à réduire ce campement en les dispersant progressivement dans toute la France connaissant ses limites, la ministre de la justice est appelée par le ministre de l’intérieur à « prendre toute sa part » du sale boulot et de faire preuve de « fermeté pénale » en les expulsant ou en les emprisonnant si un délit a été commis.

A Calais, dans un geste désespéré, plusieurs centaines de réfugiés ont une nouvelle fois tenté par petits groupes et de manière concertée de pénétrer sur le site hautement sécurisé d’Eurotunnel. Avec au bout de celui-ci leur dernier espoir inaccessible : une Grande-Bretagne qui n’en veut pas. Mais une fois encore ils ont été repoussés par les forces de police. Leur ministre s’enorgueillit que plus un n’atteint son but.

A une quarantaine de kilomètres, les réfugiés de Grande-Synthe, banlieue de Dunkerque, tentent de trouver une issue de remplacement en se cachant dans les camions qui embarquent à Dunkerque pour traverser la Manche. En attendant un hypothétique passage clandestin, plus de 2.600 réfugiés y campent en famille dans la boue et le froid, dans des conditions encore plus innommables…